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Long time no see | Refuge Pokémon (ft Adríel)
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Long time no see
FT.  @Adríel Kahuna


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Pas même un mois que ses valises avaient été déposées sur l’Archipel, et déjà sa petite routine s’était installée. Les travaux de sa maison en avaient encore pour quelques bonnes semaines. Heureusement pour elle, deux-trois pièces de l’ancienne demeure étaient habitables et lui offrait un confort sommaire apprécié à sa juste valeur. Une fois tous les aménagements fignolés, elle pourrait y introduire davantage de Pokémon et lancer l’élevage  éthique dont elle avait tant envie. S’il y en avait un qui profitait allègrement de tout cet espace, c’était bien Cielo ! La parcelle était immense; il était très important pour Violette que ses futurs pensionnaires aient tout l’espace dont ils pourraient avoir besoin pour vivre heureux à ses côtés. Mais pour l’instant, il était tout seul. Cette vaste étendue de verdure rien que pour lui, quel luxe. Depuis qu’il avait rejoint sa nouvelle dresseuse, cette dernière s’était consciencieusement appliquée à passer un maximum de temps auprès de lui, déterminée à convaincre le jeune poulain qu’elle était digne de sa confiance. Jamais de contacts forcés; elle n’était pas là pour le “dompter” mais pour l’apprivoiser. Il y avait encore beaucoup de travail, leur relation était encore toute fraîche. Cela dit, le respect qu’elle lui témoignait, et l’implication avec laquelle elle s’empressait de répondre à ses besoins avait commencé à interpeller le poulain farouche. Tant et si bien que lorsqu’il s’était aperçu du nombre d’ouvriers qui allaient et venaient autour de la maison, il avait fini par se réfugier dans les jupons de sa nouvelle amie pour éviter toute interaction trop appuyée. C’est donc tout naturellement, non sans une pointe d’appréhension, qu’il avait commencé à l’accompagner même lors de ses sorties en ville.

Violette avait achevé la procédure de déclaration de ses activités, mais elle n’était pas dupe : son travail portait sur le domaine de l’affectif et donc de l’intime, il lui faudrait un bon moment avant d’arriver à se composer une clientèle et gagner leur confiance. En attendant de pouvoir se lancer à temps plein, elle accordait la majorité de son temps libre aux Pokémons du Refuge de Novabis. Elle ne leur prêtait main forte que depuis quelques semaines, mais déjà de nombreuses responsabilités lui avaient été déléguées de par son implication et ses nombreuses qualités. Elle avait assimilé très vite les traits de caractère de chaque individu. Elle savait exactement quelles questions poser aux potentiels adoptants pour les orienter vers le compagnon qui conviendrait le mieux à leur tempérament et leur style de vie. Elle n’avait certainement pas peur de se salir, ni de mettre la main à la patte. Il lui arrivait parfois de venir en aide à l’infirmière chargée des bons soins de tous ces petits orphelins. Polyvalente et proactive, les autres acteurs du refuge étaient plus que ravis de la compter parmi eux. Ils manquaient cruellement de bras.

Et aujourd’hui encore, ce manque de personnel se faisait ressentir. Alors qu’elle était en train de finaliser la partie administrative d’un dossier d’adoption, l’un des soigneurs vint la trouver. Il lui indiqua qu’un couple venait de se présenter à l’entrée, mais que l’infirmière avait cruellement besoin d’aide pour administrer les traitements des Pokémons encore en quarantaine. Il n’eut pas le temps de formuler explicitement sa demande que la demoiselle hocha la tête, lui signifiant qu’elle prenait les choses en main. Arrivée à l’accueil, elle avait encore le nez dans le fichier adoptant lorsqu’elle aperçut les silhouettes du couple de dos, du coin de l'œil. Elle ne lisait jamais le nom des gens, de toute façon, elle ne s’en souvenait pas. Il était indiqué que l’une des deux personnes avait déjà signé un contrat d’adoption avec le refuge pour un petit Vivaldaim, il y a environ un mois de cela. Mais la bénévole fut tirée de sa lecture par son Ponyta, en train de tirer le bas de son T-shirt comme pour essayer d’attirer son attention. Violette fut extrêmement surprise, lui qui avait tant de mal à s’approcher d’habitude. Mais Cielo était de type Psy. Il savait. Il savait déjà ce dont elle n’avait pas encore conscience, et qui la frappa dès que son regard se posa sur les deux personnes en face d’elle. Adríel.

Bien que les retrouvailles auraient forcément eu lieu un jour, elle ne s’attendait pas à ce que cela se passe dans de telles circonstances. Elle avait prévu de se renseigner, de le retrouver une fois sa situation stabilisée et ses idées remises en place. Mais la vie ne vous laisse pas décider à sa place. Il y avait encore beaucoup de choses sur lesquelles elle n’était pas encore au clair, ne serait-ce que vis-à-vis d’elle-même. Et comme peu de réactions auraient été appropriées dans ce contexte, elle prit la décision de faire comme si de rien n’était et lui laisser la responsabilité de choisir la meilleure attitude à adopter. Car après tout, il n’était pas venu tout seul. Et il était hors de question pour Violette de mettre cette personne mal à l’aise. Lui, en revanche, elle n’avait nettement pas l’intention de lui simplifier la tâche. Pas par mesquinerie, non, ce n’était pas son genre. Plutôt un fond de malice qu’elle avait toujours manifesté en sa présence. Et s’il ne l’avait pas reconnue tout de suite - ce qui ne l’aurait pas vexée, elle avait pas mal changé depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus -, le sourire narquois qu’elle lui accorda avant de prendre la parole allait très probablement éveiller quelques souvenirs en son fort intérieur.

<< Bonjour à vous ! Déclara-t-elle joyeusement à l’intention de ses deux interlocuteurs. Bienvenue au Refuge de Novabi, je vous remercie de venir accorder leur chance à nos petits pensionnaires. Avant toute chose, je suppose que vous n’êtes pas sans savoir l’importance qu’une adoption peut prendre dans une vie. Les Pokémons qui sont ici ont déjà traversé de sérieuses épreuves, et notre priorité est de leur trouver une nouvelle famille prête à répondre à leurs besoins spécifiques. Je vais donc me permettre de vous poser quelques questions afin de déterminer lequel de nos protégés siéra le mieux à un couple aussi charmant que vous ne l’êtes ! Elle se saisit d’un stylo et s’apprêta à prendre des notes dans le dossier qu’elle tenait dans les mains. J’ai donc besoin de savoir si vous avez des enfants, ou si vous avez l’intention d’en avoir dans les années à venir ? >>

Connaissez-vous l’art subtil du passif-agressif ? Car on est en plein dedans. D’un point de vue purement objectif, la question était totalement légitime. Le vécu, le caractère, et les traumatismes faisaient que certains Pokémons de l’établissement n’étaient clairement pas adaptés, voire dangereux, pour un foyer avec enfant. Cependant, avec davantage de partialité, il était évident qu’elle était en train de s’amuser avec lui. Une taquinerie un peu sadique, il fallait bien l’admettre. Une petite pique discrète mais pourtant terriblement bien placée lorsqu’on connaissait les inquiétudes liées à l’engagement du jeune homme. Cela faisait des mois, peut-être n’était-il plus le même… Mais Violette était persuadée que plus de vingt ans d’insécurité à ce sujet ne disparaîtrait pas en un claquement de doigts. Le stylo levé sur sa feuille de papier, elle les regarda fixement tous les deux avec un sourire façade, attendant impatiemment de pouvoir assister à l’échange qui allait suivre.
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FT.Violette E. Raschella


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Avec qui vas-tu bien pouvoir passer cette journée Adríel ?

La question te taraude l'esprit alors que, encore allongé dans ton lit bien trop grand pour toi seul, tu fais le tour des contacts de ton répertoire. C'est ton seul jour de repos cette semaine et tu comptes bien en profiter.

Et par en profiter. Tu veux évidemment dire le passer en (très) charmante compagnie.

Oh Adríel, si tu avais su comment se déroulerait la journée, tu serais certainement resté au lit !

Mais pour l'instant, tu ne sais pas. Tu scrolls le répertoire de ton smartphone cherchant l'heureux ou l'heureuse élu.e qui aura l'immense honneur de profiter de ta fabuleuse présence pour la journée. Toi modeste ? Jamais !

Qui va donc t'accompagner Adríel ? Lestat ? Trop occupé avec l'organisation du festival agricole. La jolie Daisy ? Pas disponible aujourd'hui. L'adorable Raphaëlle ? Prise par le boulot, de ce que tu sais. La séduisante Joséphine ? La dernière nuit que vous avez passée ensemble avait été sauvage mais ça s'arrête là. Le bel Andréa ? Huuum un peu trop fleur bleue à ton goût… Tu soupire alors que tu ne sais pas qui contacter et puis, la réponse s'impose d'elle-même :


10:00 AM
Messages
Abby
Details

Salut Adríel ! Comment ça va ? Tu es occupé aujourd'hui ? Je me disais qu'on aurait pu aller ensemble au refuge pokémon. Je n'ai pas trouvé mon bonheur l'autre jour mais il paraît qu'il y a de nouveaux pensionnaires. Ça te dit ?
Message


Un fin sourire vient fendre ton visage alors que tu réponds à la demoiselle par l’affirmative. Ça sera donc Abby aujourd’hui !  

Mais qui est donc Abby ? L’une de tes nombreuses conquêtes. Oh non, tu n’as pas changé tes vieilles habitudes malgré le dépaysement total que t’offre Novabi. Ça aurait pu être la bonne occasion de tout recommencer, d’être plus droit et sérieux mais bon… Comme dit le vieux dicton “chasser le naturel et il revient au grand galop”. C’est plus fort que toi que toi, tu ne peux t’empêcher de multiplier les relations, qu'elles soient d’un soir ou sur une plus longue période. Tu es tout bonnement et simplement incapable de te poser avec une seule et unique personne.

Il n’y a qu’à une seule personne que tu es capable d’offrir ce privilège.

T’as bien merdé sur ce coup là.

Tu chasses cette pensée d’un grognement rageur alors que tu quittes ton lit. Rien ne sert de s’attarder sur le passé. Tu as eu ta chance et tu l’as magistralement gâchée après tout, on ne peut pas revenir en arrière. Et puis, c’est mieux ainsi. Si tu lui avais été fidèle, si vous aviez suivi les plans de vos parents, elle aurait tout fait pour te suivre ici. Tu as été un parfait imbécile mais au moins ta ‘Liara est en sécurité à Alola.

C’est du moins ce que tu pensais…

***

Tu as un moment de flottement alors que ton regard se pose sur la bénévole qui vous accueille. Tu mets un moment à la reconnaître. Elle a changé. Mais c’est bien Elliara qui se tient devant toi Adríel, tu ne rêves pas. Cette apparition a sur toi l’effet d’une bombe si bien que le discours d’accueil ne te parvient pas. Tu es juste là, en train de fixer Elliara. C'est sa question qui te fait reprendre contact avec la réalité, mais - grande première dans ta vie- tu te retrouves sans voix.

- Adríel ? La question de Abby, accrochée à ton bras, t’incite néanmoins à reprendre la parole.
- Oh… Pardon, j’étais distrait. C’est que vous ressemblez tellement à ma grand-mère !

Elle veut jouer comme ça. Elle va te trouver. Oh, c’est affectueux. Tu le sais, elle le sait. C’est pas la première fois que vous vous asticotez de la sorte mais le coup des enfants… C’est petit !

- Adríel ! Je vous prie de l’excuser. Il a un sens de l’humour… Un peu particulier par moment. Nous n’avons pas d’enfants, ni l’un ni l’autre Quant à savoir si on en aura un jour. Les beaux yeux bleus de Abigail se posent sur toi. Tu lui offres ton éternel sourire pour toute réponse. Nous sommes en couple depuis peu. La question n’a pas encore été abordée, voyez-vous.

Tu t’étouffes. Comment ça en couple ?! Non non non ! C’est pas parce que vous parlez un peu tous les jours et que vous en êtes à votre troisième rendez-vous que ça veut dire que vous êtes en couple. Pas selon tes critères du moins.

Par les Gardiens… Ces deux femmes vont réussir à te tuer avant la fin de la matinée si ça continue !  

Pauvre Adríel… Tu aurais mieux fait de rester au lit.

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FT.  @Adríel Kahuna


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Un léger rictus, à peine perceptible, vint étirer le coin de ses lèvres alors que sa “compagne” tentait tant bien que mal d’excuser son comportement. La fiabilité lui faisait peut-être défaut, mais il était au moins fidèle à lui-même. A travers la tempête d’émotions qu’elle dissimulait adroitement dans son fort intérieur, une pensée se manifesta, bien au-dessus des autres. ”Je suis heureuse de voir que tu vas bien”. Pourtant, à cet instant précis, son égo aurait préféré la voir morte que d’avouer de tels propos. Elle baissa les yeux vers le calepin qu’elle tenait entre les mains, comme pour éviter son regard… Comme… S’il aurait pu être capable de lire ce qu’il se passait dans sa tête.

Elle ne lui laissa pas le temps d’explorer cette éventualité. << Oh, je vous en prie, déclara-t-elle d’un ton tout à fait charmant. Je dirais que c’est plutôt flatteur d’être comparée à une femme MATURE. Accentuation subtile sur ce dernier mot. Ce sont les cheveux qui font cet effet, plaisanta-t-elle. Ça plaît beaucoup aux dames d’un certain âge. Ça leur rappelle leur jeunesse… La Libération des mœurs… Regard à la fois discret et accusateur à l’égard du jeune homme. Enfin, je vous remercie pour votre honnêteté, je prends note. >>
Elle griffonna quelques mots rapidement dans son dossier, avant de feuilleter de nouveau les quelques pages, et de reprendre.

<< Bien. D’après le formulaire que vous avez préalablement rempli à l’accueil, ce n’est pas votre première visite. Et Monsieur Kahuna… Nous avons déjà deux dossiers d’adoption à votre nom : Un petit Vivaldaim mâle au moins de Septembre, et un Nidorino le mois dernier, n’est-ce pas ? Elle laissa volontairement un bref silence s’installer, le temps que l’information soit traitée par ses deux interlocuteurs. Avant d’être autorisé à rencontrer les pensionnaires, il était demandé à chaque visiteur de présenter un document d’identité, et de remplir un bref papier administratif avec quelques informations personnelles : nom, prénom, adresse, etc. Cela permettait au Refuge d’avoir un historique des allers et venues de chaque personne. Ainsi, si une adoption venait à mal se passer, le nom de la personne en question apparaissait dans le registre et l’on veillait à ne plus lui confier de nouveaux Pokémons. Ou si par exemple, une épidémie venait à se déclencher au sein de l’établissement, l’on pouvait aisément retrouver chaque visiteur et avertir du danger. Avec les précautions qui étaient mises en place, ce scénario avait peu de chance de se produire. Le délai de quarantaine était scrupuleusement respecté, et une infirmière contrôlait régulièrement l’état de santé de chaque individu. Mieux valait être trop prudent que pas assez. C’est donc grâce à ce fichier que Violette avait pu voir le nombre de fois où chacun des tourtereaux s’était présenté au Refuge. Et elle n’avait pas menti : le nom d’Adríel apparaissait effectivement sur le dossier d’adoption d’un jeune Nidorino… Seulement… Celui-ci était reparti avec une demoiselle. Demoiselle dont le nom n'était pas Abigail. Oh, bien sûr qu’elle l’avait fait exprès. Et pendant que la réflexion faisait son petit bonhomme de chemin, elle continua son discours, comme si elle ne venait pas de lâcher une bombe au bon milieu de la conversation. Cela fait vraiment plaisir de voir des personnes aussi investies dans la cause Pokémon. Comment vont-ils ? >>

Solidarité féminine. Violette n’avait aucune mauvaise intention envers cette pauvre Abby, bien au contraire. Elle essayait, de la façon la plus détournée possible, de lui faire ouvrir les yeux quant à la considération que son partenaire actuel lui portait. Oh, elle mentirait en affirmant qu’elle ne s’amusait pas de la situation. Mais c’était plutôt les regards de détresse de l’Alolien qui la divertissaient. Il aurait eu tôt fait de lui briser le cœur à cette jeune fille, autant crever l’abcès immédiatement. Une vengeance personnelle ? Peut-être bien. Mais l’éducatrice ne se serait jamais permis un tel comportement en voyant son ami engagé dans une relation sincère. Non, elle n’aurait pas oublié. Jamais. Mais elle aurait su rester à sa place et tourner la page. Là, c’était différent : Elle n’avait pas même eu besoin de chercher des éléments de preuves, les incohérences s’étaient présentées d’elles-même. Alors autant rendre la situation un peu burlesque, non ?

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FT.Violette E. Raschella


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Tu ne t'attendais pas à cela.

Revoir Elliara ici, à Novabi, est réellement la dernière chose que tu avais envisagé qu'il puisse arriver. Après tout, tu avais insisté pour qu'elle ne te suive pas, lui exposant les choses comme elles étaient, ne lui cachant pas que le risque de mort était réel et que tu préférais la savoir en sécurité à l'extérieur plutôt qu'ici avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête à cause de toi.

Tu ne supporterais pas de la perdre, encore moins si c'était de ta faute.

Mais il faut croire que son instinct de contradiction a atteint un niveau stratosphérique. Tu te doutais bien qu’elle ne resterait pas ad vitam aeternam à Alola, qu’elle chercherait à quitter votre archipel natal pour échapper à l’emprise de son paternel, tu ne pensais pas qu’elle attirerait sur Novabi. Il y a mieux qu’un aller sans retour pour se débarrasser d’un père un peu trop invasif, non ? Quoi qu’à bien y réfléchir, c’était peut-être la meilleure solution en fait. Ou alors…

Ce n’est quand même pas ce que je lui ai dit avant de partir, si ?

Un sentiment entre espoir et culpabilité te ronge subitement les entrailles. L’idée que cette confidence faite sur le ton de la plaisanterie soit ce qui l’a décidé à rejoindre les rivage de l’archipel artificiel te laisse entrevoir l’espoir de réparer les pots cassés il y a des années mais cela fait aussi naître l’angoisse de la voir sombrer par ta faute.

Il vaudrait mieux que tu gardes tes distances, Adríel. Que tu fasses comme si tu ne la connaissais pas. C'est mieux pour elle. Sauf qu’elle ne te laissera pas faire, tu le sais et puis, tu es bien trop heureux de la revoir, à vrai dire. Ces derniers mois passé loin de ceux que tu aimes ont été une vraie torture. Revoir un visage familier te fait un bien fou. Savoir qu’Elliara t’as rejoint dans cette aventure te met du baume au cœur, malgré tout.

Ta vanne n’est pas la meilleure mais elle fait mouche. Tu dois faire des efforts incommensurables pour ne pas éclater de rire et garder ton sérieux devant Abigail alors qu’Elliara réplique d’une remarque cinglante.

- C’est un compliment voyons. Ma grand-mère était magnifique quand elle avait votre âge. Tu essaies de te rattraper, plus pour continuer de berner Abigail que pour réellement t’excuser auprès de ‘Liara. Elle l'a bien cherché après tout. Et au léger coup de coude désapprobateur que tu reçois dans le flanc, tu devines que Abby a complètement marché.

Mais c’est sans compter sur la rouquine qui n’a pas dit son dernier mot ! Comme toujours, Ellie est consciencieuse lorsqu’il s’agit de Pokémon et elle semble avoir mené ses recherches avant de vous recevoir. Ton sourire se crispe de façon imperceptible pour ceux qui ne te connaisse pas mais c’est un trouble qui ne doit pas échapper à ton amie d’enfance. Abby, elle, ne semble y voir que du feu. Ce n’est pas pour autant qu’elle ne se montre pas suspicieuse à propos de cette histoire d’adoption.

- Tu n’as pas de Nidorino pourtant…
- C’était un cadeau pour ma grand-mère.
- Mais… Tu m’as dit que tu n’avais pas de famille ici…
- C’est vrai ! Ce n’est pas réellement ma grand-mère mais c’est un peu tout comme. Elle s’appelle Artémis. Mens-tu éhontément. Ce n’est pas avec Mémé que tu es venu adopter ce pokémon mais avec un jeune homme dont tu as déjà oublié le nom. Je voulais lui faire une surprise pour son anniversaire vois-tu. Elle adore les pokémons bourrins. Tu dois te souvenir d’elle. On est allé dans son salon de thé à Roquarelle lundi dernier. Voulant paraître le plus naturel possible et certain que ta pirouette va fonctionner, tu reportes ton attention sur ‘Liara. Par contre, je suis presque certain que le changement de propriétaire a été fait. Vos renseignements ne sont pas à jour Madame.

Oh Adríel, tu ne devrais pas crier victoire si vite…

A côté de toi Abby semble entourée d'une énergie sombre qui n’annonce rien de bon.

- On s’est vu mercredi dernier et on a passé la soirée dans ce restaurant pas loin de mon travail, Adríel. Te faire avoir par une erreur de débutant… C’est vraiment la loose ça. Mes copines m'avaient pourtant prévenue ! J’arrive pas à croire que tu ai vu d 'autres personnes alors qu’on sort ensemble.
- Parce qu’on a ce genre de relation ?

Tu ne le sais pas encore mais tu es déjà mort Adríel…

La claque que tu te prends est si violente que ta tête vire de nonante degré. Ta joue chauffe si fort que tu la devines rouge. Il te faut un moment pour reprendre tes esprits, Abby elle repart sans demander son reste et en t’insultant au passage.

- Y’a comme un air de déjà vu, tu ne trouves pas ? Lances-tu à Elliara alors que tu te masse la joue, le regard dans le vide. La culpabilité dans tout ça ? Complètement absente. C’est pas la première gifle que tu te ramasses et ce sera certainement pas la dernière. Ce n’est pas de ta faute si les gens s’entichent trop vite après tout.

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