Cela faisait plusieurs mois que Léo vivait à Novabi et il n’avait encore jamais quitté Relica, mais cela allait changer aujourd’hui. Hélène n’avait pas dû insister très longtemps pour le convaincre il rêvait de voir de nouveaux Pokémons et agrandir son équipe qui comptait maintenant deux Pokémons : Shelley et Sylvia, ils ne s’étaient d’ailleurs pas encore rencontrés il faudrait qu’il y remédie dès son retour ! Mais sa priorité était de se préparer, Hélène l’attendait déjà en bas de chez lui. Elle lui avait juste dit de prendre un parapluie, il choisit donc un costume uni vert sombre assorti à un de ses nombreux parapluies, il était vert et lorsqu’il l’ouvrait avait l’apparence d’une grosse grenouille, Léo en était très fier. Il prit son sac rempli de Pokéballs, de son livre du moment et de son petit carnet de note, il avait également préparé quelques sandwichs au cas où Hélène ou lui avaient faim.

Il salua chaleureusement Hélène et ils se mirent en route. La dresseuse qui accompagnait Léo semblait heureuse de revoir son ami qu’elle n’avait pas vu depuis un long moment ; elle avait été occupée par d’autres affaires importantes, mais aujourd’hui ils allaient passer un peu de temps ensemble. Elle profita du trajet en train pour discuter plus amplement :

- Comment va Shelley ? demanda-t-elle, vous vous entendez bien ?

Léo semblait un peu gêné, « j’essaye de lui laisser de l’espace, mais j’ai l’impression qu’on se rapproche … petit à petit » répondit-il en ricanant.  « mais je ne t’ai pas dit ! j’ai fait un tour au Parc et j’y ai capturé un Baudrive !!! » il ne pouvait pas cacher son excitation et Hélène ne put s’empêcher de sourire.

- « Tu as toujours été un fan de Kiméra quand on était encore à Sinnoh, tu penses participer à des superconcours ? »
- « J’aimerais bien, mais il faut que je me renseigne sur les modalités ici à Novabi, mais parle-moi plutôt de toi ! qu’est-ce qui t’occupe autant ?! »
- Elle hésita un moment puis répondit « le travail tu sais comment ça peut devenir envahissant » elle relança rapidement la discussion sur les superconcours et la future carrière de Léo jusqu’à arriver enfin à Aversia.

Léo suivit sa guide jusqu’à arriver à ce qu’Hélène appela le « Jardin de Brume ». Léo regardait autour de lui et simula de l’enthousiasme, on ne voyait rien ici ?! pourquoi Hélène l’avait fait venir jusqu’ici c’était incompréhensible. Les deux dresseurs marchèrent en silence et s’enfoncèrent dans la brume.

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'Chromatique' :

Léo ne pouvait pas reprocher à Hélène de lui avoir menti « jardin de brume » c’était dans le nom, il aurait pu s’en douter, mais il se demandait toujours pourquoi elle l’avait emmené ici. Les deux comparses marchaient en silence jusqu’à ce qu’Hélène brise le silence sur un ton solennel :

- Je pense qu’on est assez loin, il y a quelque chose …

Elle fut interrompue par des geignements atroces, on ne voyait rien, impossible de savoir s’ils étaient humains ou pokémons. Léo ne parvenait même pas à distinguer la provenance du son qui semblait se réfléchir entre les arbres, il avait des frissons dans le dos. Hélène à ses côtés avait le regard méfiant aussi, la main dans sa poche, elle scrutait la brume tout autour d’elle, telle un prédateur prêt à bondir sur sa proie. Elle se détendit pourtant et lança de manière désinvolte :

- C’est qu’un Psykokwak

Léo lâcha aussi un soupir de soulagement, il ne finirait pas égorgé ou dans l’intestin d’un Pokémon aujourd’hui. En revanche, lorsqu’il posa son regard sur le psykokwak l’anxiété du Pokémon contamina Léo qui commença lui aussi à sentir une légère migraine, il voulait aider ce pauvre Pokémon qui semblait souffrir, il sentait que c’était son devoir. Il tenta de s’approcher du Pokémon malade, mais Hélène le saisit par le bras et le tira gentiment dans l’autre direction.

- Eloignons-nous tu ne pourras pas l’aider

Léo sentit un nouveau frisson était-ce dû au ton qu’employait Hélène, à son comportement ou bien aux deux ? Et qu'avait-elle essayer de lui dire avant d'être interrompue ? cette balade semblait cacher un autre enjeu.

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'Chromatique' :

Hélène avait projeté le petit Pokémon dans les arbres, je ne put m’empêcher de me raidir ; d’où venait cette agressivité ? elle avait toujours été un peu rebelle, mais jamais violente de cette façon. J’étais paralysé, je ne savais pas non plus comment réagir lorsqu’elle me prit dans ses bras, cette marque d’affection dénotait aussi avec son caractère habituel… Elle commença à parler et je tentai de l’interrompre mais sans succès ; il valait mieux que je me taise en toute honnêteté, elle avait de toutes évidences quelque chose à me dire et cela lui pesait.

Les mots « rebelle », « organisation » et plein d’autres se mélangèrent dans ma tête je ne comprenais pas tout ; de quelle organisation parlait-elle ? et une rébellion ? pourquoi faire on était heureux ici à Novabi ?! Ma bouche s’entrouvrit, mais aucun mot n’en sortit j’étais estomaqué. Mon cœur battait à toute vitesse et j’avais du mal à respirer, je m’éloignai lentement pris dans mes pensées.

Hélène n’était pas du genre à faire de mauvaises blagues, ni à mentir. Si cette organisation existait réellement et que des rebelles s’y opposaient quel rôle devais-je jouer ? étais-je obligé de choisir un camp ? Je ne rêvais plus que d’une chose : rentrer dans ma bibliothèque ; organiser et ordonner mes livres par ordre alphabétique, puis les dépoussiérer. Au lieu de ça, je me retrouvais au milieu de cette horrible forêt où on ne voyait rien !

« J’ai besoin de temps … je crois que je vais rentrer », lâchai-je finalement d’un ton inanimé.

Je lui tourna alors le dos et me précipita dans le sens inverse, en espérant ne pas me perdre, je ressentais le besoin irrépressible de devoir rentrer sans quoi quelque chose d’horrible allait se produire.

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'Chromatique' :

J’entendais la voix d’Hélène parvenir à mes oreilles, mais ses mots devinrent rapidement un écho dans la brume. Comment avais-je pu être autant aveuglé par mes émotions ; cette personne qui avait été une amie, une guide, une championne de vertu était en fait une rebelle qui luttait contre ce qui m’avait tant apporté dans ma vie : Novabi. Mon esprit se perdait en spéculations ; aurais-je dû rester auprès d’elle ? peut-être avait-elle une explication ? La brume se transformait en fumée de mille cigares dans mes yeux et je sentais les larmes commencer à couler, cette forêt était un réel enfer !

J’étais maintenant officiellement perdu, tout autour de moi devenait sinistre, le bruit des Pokémons et les branches des arbres créaient un théâtre tragique adapté aux tourments qui me traversaient. Je me sentais comme un vase sans fleurs. Mon cœur s’emballait et je commençai à presser le pas, regardant de droite à gauche frénétiquement sans oublier de jeter des regards en arrière. Erreur fatale j’avais oublié de regarder où je mettais les pieds, je heurtai ce que je crus d’abord être une branche, mais était en réalité un Pokémon. Le goudron des rues de Primcore me manquait étrangement, je ne cessais d’en rencontrer aujourd’hui, mais je voulais être seul. Mon pas se transforma en foulée et je courus le plus loin possible de cette nouvelle rencontre.

Une fois ma course effrénée arrivée à son terme je m’efforçai de reprendre mon souffle. J’eus ensuite un réflexe hors-du-commun : j’ouvris la Pokéball de Shelley, qui sembla tout aussi surpris de se trouver dans cette forêt que moi. Je m’assis en tailleur face à lui et l’invita à méditer avec moi, j’ignore pourquoi, mais cela m’avait semblé être la chose à faire ; retrouver une paix intérieure et la présence de mon Méditikka me rendit serein. Une fois notre séance de méditation terminée, je lui offris une des tranches de mon sandwich, puis après avoir étudié ma carte nous reprîmes notre chemin côte à côte.

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'Chromatique' :

Assis face à Shelley, je sentais les battements de mon cœur s’apaiser. Soudain une chose à laquelle je ne m’attendais pas se produisit ; un petit Pokémon qui ressemblait à une souche d’herbes sortit du sol. Je fus surpris, mais évitai tout geste brusque de peur de l’effrayer. Shelley ne daignait même pas regarder dans sa direction. J’observais ce qui était en réalité un petit mystherbe, il s’était mis à se tortiller dans tous les sens, c’était assez surprenant, mais je compris vite ce qui était en train de se passer … il me challengeait à un dance-battle ! Une chance que je sois un très bon danseur !

Je me redressai aussitôt. Je commençai à clapper des mains afin d’intégrer le rythme. Mes hanches s’activèrent ensuite, droite gauche, gauche droite, je commençai à lentement lever mes mains et dans un dernier clap dramatique je pris position au sol, un genoux posé. J’attendais une mesure puis me relançai dans une danse effrénée, j’en oubliais tous mes problèmes et je dansais jusqu’à ce que, essoufflé je me rassois sur le sol. A mon grand étonnement le Pokémon avait disparu ainsi que mon sandwich, mystérieuse cette forêt …

Je décidai alors de faire une petite sieste et qu’à mon réveil je quitterai cet endroit.