Dix jours étaient passés depuis que j'avais fait mes premiers pas en “Novabi”. Et chaque journée étaient passées bien plus rapidement que je l'aurais pensé, entre l'obtention d'un appartement, que finalement je n'avais pas gardé, ayant préféré m'en procurer un tout seul comme un grand. Ainsi, devoir tout déménager à nouveau, ne fut pas de tout repos, car j'avais été seul pour tout descendre de mon premier lieu de vie jusqu'au camion, avant de devoir tout remonter du camion jusqu'à mon second et dernier chez moi. À côté de cela, il y avait aussi les heures que je passais à faire du sport, afin de garder une certaine forme, qui était nécessaire pour le métier que je désirais faire.

Lever au chant du coq ce matin, j'avais commencé par nettoyer ma petite demeure. Une fois que tout brillait partout, je prenais un petit chocolat chaud, assis sur ma terrasse, au frais vu que le soleil n'était pas encore bien haut dans le ciel. Étant situé au dernier étage, j'avais une belle vue sur le quartier de “Roquarelle” et pouvoir l'admirer de la sorte me remplissait de joie, ce n'était pas pour rien que j'avais souhaité venir vivre ici après tout. Profitant de ce moment de calme, avant que les gens sortent de chez eux, mes pensées allèrent à mon géniteur. Est-ce qu'il était toujours l'employé de Mr Esperanza ou avait-il décidé d'en trouver un autre? Après tout, peu d'agence le refuserait, vu l'expérience qu'il possède dans le métier.

Un petit bruit venant de l'intérieur me tira de ma rêverie. Sensha qui dormait dans le salon, venait sûrement de se réveiller et en se levant, il avait du percuter quelque chose et je vis que ma table basse était décalée de sa place d'origine. Rien de bien grave, alors tout souriant, je faisais une caresse à mon compagnon sur sa tête, avant qu'il me fasse comprendre qu'il avait faim, ce qui me fit rire. Dormir, manger, me tenir compagnie et combattre par moments, il n'avait pas la vie la plus dure qui soit. Je me dirigeais alors dans la cuisine, sortant du placard la nourriture spéciale pour “Marisson” que je m'étais procuré dans un magasin où l'on pouvait trouver de quoi nourrir chaque pokémon. Tout comme nous, les êtres humains sommes différents, nous aimons ou n'aimons pas certains aliments, c'était pareil pour nos compagnons. Et donc, comme nous avons des cuisiniers pour faire de bon plats, il existait des gens qui mettaient au point des recettes uniques pour que chaque “Pocket Monster” puisse manger à sa faim, tout en appréciant ses repas.

Pendant qu'il dévorait le bol que je lui avais donné, je mettais une tenue de sport. Il était bientôt huit heures et ce n'était pas mon genre que de rester toute la journée chez moi, donc, une fois vêtu et quand Sensha eut fini de manger, nous allâmes nous promener. J'avais pris avec moi, comme d'habitude, ma fidèle épée, offerte par mon père, je la chérissais énormément, la nettoyant tous les jours, pour qu'elle s'abîme le moins possible. Puis dans ma main droite, se trouvait un mannequin en bois, je l'avais commandé à une Ébéniste du nom de “Chelsea” et malgré que c'était la première fois qu'elle en faisait un, elle avait fait un travail remarquable. Au fur et mesure que j'avançais, je prenais de la vitesse petit à petit, jusqu'à finalement me mettre à courir, ce qui força un peu mon camarade à faire de même, pour qu'il reste à ma hauteur. Après une bonne demi-heure, nous trouvâmes un endroit découvert, comme un petit parc, avec des arbres un peu partout, ainsi qu'un petit pont en pierre surplombant un petit ruisseau.

Entre deux troncs, protégé du soleil, je posais mes quelques affaires. Puis, j'installais mon adversaire en bois non loin, avant de dégainer mon arme, prêt à lancer mon entraînement, je disais d'abord à Sensha de s'exercer aux différentes attaques qu'il connaissait. Sprint vers la cible, puis un coup du tranchant sur son bras droit, avant d'enchaîner d'un petit bond sur le côté puis attaquant cette fois-ci son torse avec la pointe de mon épée, pour le transpercer. Et ainsi, durant deux bonnes heures, des coups d'acier frappant du bois retentirent dans les environs, mais toutes bonnes choses avaient une fin, donc je remettais ma lame dans son fourreau. Puis, je m'allongeais dans l'herbe, levant les yeux vers le ciel, je ne me lassais jamais de l'observer, c'était tellement sublime de voir un aussi beau bleu à perte de vue.

Combien de temps j'avais passé à admirer la grande bleuté? Je ne le savais pas, car je pouvais le faire pendant des heures entières, mais mon téléphone vibra soudainement, j'avais apparemment mis un réveil à midi, sûrement pour me rappeler qu'il fallait nourrir Sensha. Je me redressais alors, je mettais mon épée dans mon dos, avant de récupérer le mannequin et de dire à mon petit compagnon de me suivre, car nous allions rentrer chez nous. Me souvenant alors du petit pont en pierre, je décidais de faire un petit crocher dans sa direction, car j'aimais aussi grandement voir de l'eau couler, cela avait le don de m'apaiser. Et tandis que j'avançais tranquillement, tout à coup, ce fut le noir total, quelque chose venait de se poser sur mon visage, je l'agrippais alors avant de poser mon regard dessus. C'était un dessin qui reproduisait le paysage autour de moi et trouvant que c'était vraiment bien fait, je me mis à chercher la personne qui en était à l'origine, qui se trouvait dans les environs à coup sûr. Un sourire apparut sur mon visage, lorsque mes yeux tombèrent sur un muret de petite taille, mais surtout, sur une jeune femme avec du matériel de dessin, je l'avais trouvé et je me dirigeais vers elle.


Attendant sagement que la demoiselle reprenne son œuvre, je jetais un rapide coup d'œil à mon interlocutrice. Un joli visage, de beaux cheveux semi-long, bien coiffés et de couleur rose, bien que ce n'était pas du tout ma couleur préférée, je trouvais que ça lui allait bien. Je remarquais non loin d'elle, un petit pokémon de couleur grise, mais je ne le connaissais pas, après tout, depuis mon arrivée sur “Novabi”, je n'avais pas encore pris le temps de me renseigner sur le “Pokédex” de l'île.


Je n'avais jamais eu le moindre talent pour l'art quelle que soit sa forme. Mais malgré tout, j'appréciais grandement voir des dessins, des toiles, des films ou écouter de la musique, en gros, j'admirais ces personnes qui parvenaient à faire d'aussi belles choses. Plaisir pour les yeux ou pour les oreilles, parfois pour les deux en même temps, ces gens égaillaient mon quotidien et je leur en était totalement reconnaissant. Alors, rencontrer par pur hasard, une personne qui dessinait aussi bien, c'était une occasion rare et j'avais hâte de voir où cela me mènerait à l'avenir.