Inspire, expire.
Il prend sa kraknoix dans ses bras et pousse les portes du night club. Les échos du concert, étouffés depuis l'extérieur, sont presque étourdissants maintenant qu'il traverse la salle, se fondant dans la foule pour éviter le regard des caméras. Il les supporte de moins en moins depuis qu'il a déniché celles de la maison, comme une impression d'insectes lui rampant sous la peau, il veut s'en débarrasser, mais il ne peut pas. Après un premier accident, il sait que ça ne sera pas aussi facile de trouver un prétexte pour éviter les sanctions. Mais celles du club semblent plus préoccupées par le rassemblement devant l'estrade, même la caméra près de l'escalier reste tournée vers la scène lorsqu'il se décide à rejoindre le sous sol.

En bas des marches, il repose sa kraknoix et découvre les lieux, notamment les chambres qui lui semblent... nombreuses, vraiment nombreuses. Il se pose des questions, beaucoup de questions quand il réalise qu'elles n'ont pas de portes, mais tente de ne pas s'attarder dessus. Il a des choses plus importantes en tête, comme la réunion de la rébellion. C'est maintenant qu'il va savoir si la résistance se trouve digne de confiance, parce qu'il n'a jamais été plus incertain qu'aujourd'hui. Un sentiment de cacophonie, c'est tout ce qu'elle lui inspire. Un manque de cohésion, des membres plus que dispersés et une tension qu'il peut sentir dès qu'il ouvre la porte de la salle cachée, son regard tombant directement sur la petite réunion des grandes têtes dans le coin de la pièce.

Il a un sourire, Mika. De politesse, parce qu'il rentre au bon moment pour entendre les tac tac tac du crayon d'un des chefs. Une pause en pleine phrase, c'est facile à reconnaître et s'il ne parle qu'un mot de morse, le fameux sos, il n'a pas besoin de comprendre pour sentir le besoin de secrets, le manque de confiance. Ça lui donne une autre raison de douter, mais il n'en montre rien. Refermant la porte derrière sa kraknoix, il jette un coup d'oeil dans la salle et ne reconnait pas un visage. Ou si, il reconnait le recruteur ou plutôt, la cicatrice du recruteur. Sans un mot, il s'assoit à la grande table, sa pokemon se calant entre ses pieds tout en gardant un oeil sur les alentours. Peut-être qu'elle aussi, elle s'interroge sur l'étrange présence d'un lit au fond de la salle de réunion.

Il a un léger pincement au coeur quand le mauvais pressentiment de Katerina lui revient en tête. Il sait qu'elle ne l'aurait jamais laissé partir si ça n'était pas pour son travail, qu'importe les raisons qu'il aurait trouvé pour la rassurer. Mais il était ici pour avoir le coeur net, c'est tout.

Ça ne pouvait pas être une aussi mauvaise idée que ça.
Pas vrai ?

Pour chasser l'angoisse, il remet correctement la barrette qui retient ses longues mèches de tomber dans son dos, donnant l'illusion de les avoir dans la nuque. Elle reprend les couleurs d'un gorythmic, se confondant presque avec la nouvelle teinture de ses cheveux. Un vert sombre qui s'accorde avec ses vêtements aussi grunge que d'habitude. Une tenue pour un concert, rien de plus.