Ah, être convalescent, vraiment je n'aimais pas cela du tout. Non mais sérieusement… comment est-ce que des gens arrivaient à apprécier d'être là régulièrement? Moi ça me dépassait totalement, être enfermé dans une pièce toute la journée, avoir pour seule occupation que regarder la télévision ou de la lecture me lassait rapidement. La seule chose qui m'avait apporté du baume au cœur, durant cette période frustrante, était les quelques visites que j'avais pu avoir.

Jamais je n'aurais imaginé un jour avoir la chance de voir Miss Esperanza se faire du mouron pour moi. Et pourtant, c'était arrivé et j'en étais vraiment ravi. Repenser à la fin du Festival, au moment où le “Volcanion” avait pris la fuite et aux paroles que j'avais commencé à prononcer pour elle, mon visage rougissait. En fait, j'étais reconnaissant à mon corps de m'avoir empêché de finir ma phrase, car, en vrai, je voulais faire cette déclaration dans un cadre un peu plus romantique, afin de marquer le coup comme il faut. Je fus tiré de ma rêverie par une des infirmières qui s'occupaient de changer mes pansements pendant la journée… Cependant, ce n'était pas pour cela qu'elle était là.

Comme cela faisait quinze jours que j'étais là, je n'avais plus besoin de bandages désormais. Passer de la crème sur les zones greffées étaient suffisantes désormais, ce qui signifiait que j'allais pouvoir rentrer chez moi. La seule chose obligatoire que j'aurais à subir pour encore plusieurs semaines, était la visite d'une infirmière le matin, le midi et le soir, afin qu'elle me badigeonne le dos avec la pommade, car, seul je n'y arriverais pas. Et je ne voulais pas importuner Cassandre en lui demandant de venir m'aider pour ça, surtout que maintenant, me voir torse-nu n'était plus aussi beau qu'avant. Enfin, ce n'était que le début, peut-être que plus tard, ça rendrait mieux, à voir.

Enfin, c'était le cœur léger, que je m'habillais, lentement, mais sûrement. Puis, je saluais le chirurgien et tout le personnel qui s'était si bien occupé de moi durant ma période ici, avant de sautiller d'un pas léger en direction de la sortie. Faisant mine de ne pas entendre les voix venant de derrière moi et qui me disaient de ne pas le faire… mais j'y pouvais rien, j'étais joie, retrouver l'air frais, revoir le ciel et quitter tout ce blanc, ENFIN.

Je passais les portes automatiques, puis je prenais une bonne gorgée de cet air pur qui m'avait tant manqué. Je fis également quelques étirements, pouvoir marcher à nouveau était plaisant, alors je fis quelques pas encore, m'approchant petit à petit de la sortie du domaine hospitalier, quand je tombais nez à nez avec quelqu'un que je connaissais.


Je n'avais pas vu la demoiselle depuis le tout début du Festival Agricole. Je l'avais remarqué dans la foule et je l'avais embarqué avec moi pour essayer d'atteindre la sortie à ses côtés, mais nous avions fini par être séparés. Et avec tous les événements qui se sont enchaînés, n'offrant pas vraiment de répit entre chacun, je n'avais pas eu la chance de recroiser sa route avant aujourd'hui. Je ne pouvais alors pas m'empêcher de lui sourire, je ne la connaissais pas encore très bien, mais je l'adorais déjà, elle était une artiste si douée et une demoiselle douce et timide, ce qui la rendait, beaucoup trop adorable.