Silhouette élancée, frêle - 1m78 - teint pâle - visage lisse, allongé - chevelure dense, lisse, longue, naturellement partagée de blanc et de mauve, terne, coupée irrégulièrement -  yeux fatigués, paupières tombantes, iris vert amande - nez droit, traits fins - mains soignées, ongles courts et manucurés, légèrement abimés, comme parfois rongés - style vestimentaire soigné mais dépassé, vêtements simples, épais, bruns, gris, crèmes, manteau long, chemises bien boutonnées, poches pincées, chaussures cirées - expression discète, gênée, regards détournés, rires et raclement de gorges forcés

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   Bientôt six heures, le réveil n’a pas encore sonné mais Diane est debout. Il fredonne à voix basse, paisible. Sa journée ne commence pas avant une bonne heure encore mais il a besoin de ce temps. Précautionneux, appliqué, ou peut-être simplement lent, le jeune homme fait les choses à son propre rythme. Le bruit le distrait, l’agitation noie son esprit, perturbe ses réflexions qui s’en retrouvent décousues et confuses.
   L’esprit frêle, à l’image de son organisme, Diane aime son monde, sa solitude qu’il tisse autour de lui comme un cocon protecteur. Elle ne le fait pas souffrir. Elle est simplement là, confortable. Il ne la cherche pas mais elle vient naturellement à lui, aidée par son air éternellement désabusé, par ses soupirs trop faciles. Parce qu’un rien l’épuise, qu’il n’a qu’une quantité limitée d’énergie pour interagir avec le monde.
   Pourtant, il ne déteste pas la compagnie humaine. Mais bien souvent, il a l’impression de ne pas parler la même langue que son homologue. Il se sent étranger, maladroit, un peu ridicule ou à côté du sujet. Les réponses qu’il voudrait donner ne sont jamais celles qu’on attend de lui. Alors il préfère se taire, s'excuser, lutter un temps contre lui-même et puis s’enfuir piteusement. Chaque nouvelle expérience est une justification de plus à son anxiété.
   Diane n’est pas un optimiste. Il ne se voit pas changer, améliorer ce qu’il considère comme des défauts. Tantôt il se bute à clamer dans le silence de sa vie qu’il n’est pas le problème, que le monde est dur avec lui. Tantôt il s’en veut, se juge du regard dans le miroir. Et puis les sentiments passent et seule reste l’apathie. De nature mélancolique, un peu morose, la colère ne lui sied pas. Il n’a pas assez de force pour se permettre d’en perdre à ressentir, il doit d’abord la dépenser à exister.

Un type favoris?

Si la question lui était posée et qu’il ne pouvait se contenter de l’esquiver d’une brève excuse, Diane citerait probablement la douceur du type fée et l’apparence souvent chaleureuse et réconfortante de ses représentants. C’est une réponse réfléchie, prévisible, simple, tout ce que le garçon aime montrer de lui pour s’épargner la moindre peine. Pourtant, il sait parfaitement où penche réellement son cœur. Il s’est toujours entouré d’entités bien plus grises, plus malines, taquines ou expressives, tourmentées de sentiments plus intenses. Les pokémons Spectre aiment sa compagnie et lui, contre toute attente, ne souffre pas de la leur. Il en émane quelque chose qui complète ce qui lui manque, qui comble son détachement naturel.

Un pokémon craint?

De tous ses souvenirs d’enfance, celui des aboiements graves du Démolosse de l’un de ses voisins dans le silence de la nuit reste le plus marquant et le plus terrifiant. Il se revoit, si jeune, se cacher sous sa couverture en suppliant pour qu’il se taise, incapable de contenir ses sanglots au souvenir du regard de cette créature sur lui chaque fois qu’il passait devant sa clôture, anticipant déjà ses terreurs nocturnes à venir. Aujourd’hui encore, ce sont ces cris qu’il entend en toile de fond de ses cauchemars.

Son lien avec les pokémons?

Bien que sa rencontre avec le monde extérieur et ses habitants de toute forme soit plutôt récente, Diane s’est rapidement fait au contact de ces créatures diverses appelées Pokémons. Leur compagnie est bien différente de celle des hommes, bien plus confortable pour lui et son anxiété sociale, une partenaire plus que jalouse. Mais les pokémons ne jugent pas ou peu, ils ne le toisent pas avec ennui, ne lui font pas comprendre qu’il dérange ou simplement se fait remarquer. Et comme un enfant émerveillé, leurs formes, leurs couleurs, leurs comportements si diamétralement différents les uns des autres éveillent en lui une curiosité qu’il ne se savait pas avoir. Peut-être le monde hors de sa bulle n’est-il pas seulement effrayant et épuisant…