Doux est le bruissement de la page blanche - Feat Michi
Icone :
Age : 57 ans
Region d'origine : Johto - Rosalia
Quartier : Roquarelle
Occupation : Prêtre
Feat : Kouyo Touya - Hikaru no go
Points d'exp. utilisés : 75
Palier débloqué : Palier 1
Branche : Econome I
Pokedollars : 40
Equipe Pokemons :
Points d'exp. : 299
Ce membre a capturé 1 Pokémon
Ce membre a terminé 1 RP
Ce membre a dépensé 500 pokédollars en boutique
Ce membre est sur le forum depuis 1 an
Icone :
Age : 26 ans
Region d'origine : Rosalia, Johto
Quartier : Fort-Divitia
Occupation : Auteur
Feat : Scaramouche - Genshin Impact
Points d'exp. utilisés : 0
Palier débloqué : Aucun
Branche : //
Pokedollars : 2874
Equipe Pokemons :
Points d'exp. : 516
Ce membre a capturé 1 Pokémon
Ce membre a terminé 1 RP
Ce membre a raté 3 fois son lancer de ball sur un pokémon
Ce membre est sur le forum depuis 1 an
Doux est le bruissement de la page blanche.
Et malgré tout, le silence revenait à moi.
Parce que parmi les horreurs, le dépérissement et la régression, il semblait que je daignais toujours avoir un semblant d'humanité en moi.
Car en un an, ma vie, elle avait pris un courant drastique. Un coup d'état qui avait complètement changé les choses; j'étais tombé amoureux.
La sociabilité s'en est suivie. Et j'ai pu me faire quelques amis, à ma façon. Et même si j'ai encore un peu de mal à aimer, ou même d'envisager une façon propre de le faire, j'arrivais maintenant à me soucier de certaines personnes.
À ma façon.
Je faisais du bénévolat au Refuge de Roquarelle, et je me disais qu'avec un peu de chance, peut-être qu'on m'offrirait un poste permanent. Un emploi, j'imagine.
À 26 ans, j'ignore encore ce que je veux faire de ma piètre existence; je n'étais qu'un écrivain Johtoïte raté et défraîchi. Blâmez la barrière linguistique, j'ose dire.
Sauf que Shawn, j'avais l'impression qu'il savait des choses que je ne savais pas. Et si je rapatriais mes maigres affaires aux vestiaires, il s'était glissé derrière moi pour me poser une question qui m'avait surpris.
Sa voix résonnait et pourtant, je n'avais pas l'impression d'entendre.
As tu entendu, Michi ? Il y aurait un temple qui ouvre ses portes aux pauvres âmes perdues en quête d'un signe de la part d'Arceus.
Un temple dont le prêtre semble vouloir en sauver un, ou deux, ou mille.
Et ce prêtre, il avait un nom particulier. Shinguji.
Sommes-nous reliés ? Shawn m'avait demandé. Cet homme et moi.
J'ai simplement échappé un soupir moqueur, en secouant la tête.
J'ai menti car j'étais inquiet; car Shawn avait malheureusement raison.
Mon sang coulait en les veines de ce prêtre, car Shinguji n'existe pas en-dehors de Rosalia.
Il fait des lectures à voix haute, pour les enfants, je me doute. Pour apprendre la langue ou la culture, ça, je l'ignore. Les traditions sont entrées en nous, et les briser, c'est s'acharner sur soi. C'est dans un lourd silence que j'ai quitté le Refuge avec l'intention de retourner chez moi.
Cependant, ma curiosité et ma boule au ventre a guidé mes pas.
Ma rancune bouillait; et ma rage, elle débordait, comme un Tauros je fonçais dans les piètres et imprécises directions que Shawn m'avait donné.
Les bras exposés de l'encre choquante qui venait peindre la toile de mon épiderme pâle. Mes cheveux raccourcis, mon corps changé et mon visage qui avait été taché par les erreurs du passé.
Je leur en voulais, à tous les Shinguji, que je maudissais car personne ne m'était venu en aide. Et Haruka, qui avait disparu…
La vague de négativité m'envahit alors que j'ai mis le pied dans cette maisonnette, peuplée par des gens qui ne se conformaient pas à un moule. Et au centre, j'y ai vu cet homme, comme éclairé par la faible lumière du crépuscule qui venait percer les fenêtres. Mon coeur s'était arrêté et mon souffle m'avait étouffé.
L'âge semblait avoir chagriné ses traits. Son visage stoïque avait été déformé par sa ride du Lion et ses cernes prononcés. Son visage était creux et, malgré tout, son regard semblait maussade. Ses cheveux se faisaient grisonnants et ses mains, légèrement tremblantes. Devais-je me faire à l'évidence que l'homme qui m'effraie se faiblit ?
Il était au milieu de cette foule à attendre que chacun ne se taise, et entre ses mains, j'y ai vu cette couverture générique que je connaissais.
Ce n'était pas qu'un récit.
Il s'agissait de mon récit.
Ma vie.
Debout au fond de la salle, camouflé par les écoutants, je ne pouvais que tendre l'oreille. Sa façon de raconter tranchait le coeur.
Ces gens, savaient-ils même que ce livre qu'il tenait, il parlait en mal de lui ?
Je serrais les dents et je ravalais ma rage. Qu'essayait-il d'accomplir en jouant à ce jeu stupide ? Était-il en deuil de sa fille, ou était-il à la recherche de son fils ?
Mon malaise nourrissait mes vertiges et même si je songeais quitter, mes pieds étaient cimentés du début à la fin de la lecture. Et je ne pouvais qu'écouter.
Un débat final, un silence. L'accord du désaccord, et une salle qui s'était démantelée de sa population. Au final, ce n'était que dans le temps d'un contact visuel prolongé que j'ai pu remarquer que nous étions seuls, lui et moi.
Je ne suis pas dupe; je l'aurais reconnu même dans une pièce remplie de gens. Mais moi, j'avais tellement changé. Je n'étais plus sa petite fille malade, maigre et insécure.
J'étais maintenant son fils malmené par la vie, torturé par le fardeau social dans lequel je ne m'étais jamais réellement situé.
J'imagine qu'il m'avait reconnu, je suppose qu'il voulait ouvrir la bouche pour parler, mais il n'avait rien dit.
Et moi ?
La pomme ne tombait pas très loin de l'arbre; j'emmenais ma voix dans ma tombe car rien ne sortait de ma bouche.
Mes yeux d'améthyste étaient verrouillés sur lui qu'inconsciemment, je croisais les bras pour me refermer à sa chaleur. Comme si je refusais le contact physique quelconque.
Au moins, je savais une chose.
Mon père vivait encore et s'était retrouvé à Novabi. Même si ce n'était pas celui que j'espérais voir.
La tension était si lourde et l'atmosphère si épaisse que l'on aurait pu la trancher au couteau. Et moi, malgré tout, je ne sentais qu'une rage passagère m'envenimer.
J'avais envie de lui crier dessus, lui hurler des injures, le prendre par les bras et le secouer.
Lui dire qu'il avait gâché ma vie.
…
Pour quoi, au final ?
Car malgré tout, je restais là, muet. À le fixer. À attendre que mon père ne fasse les premiers pas vers la reprise de ce contact.
Parce que parmi les horreurs, le dépérissement et la régression, il semblait que je daignais toujours avoir un semblant d'humanité en moi.
Car en un an, ma vie, elle avait pris un courant drastique. Un coup d'état qui avait complètement changé les choses; j'étais tombé amoureux.
La sociabilité s'en est suivie. Et j'ai pu me faire quelques amis, à ma façon. Et même si j'ai encore un peu de mal à aimer, ou même d'envisager une façon propre de le faire, j'arrivais maintenant à me soucier de certaines personnes.
À ma façon.
Je faisais du bénévolat au Refuge de Roquarelle, et je me disais qu'avec un peu de chance, peut-être qu'on m'offrirait un poste permanent. Un emploi, j'imagine.
À 26 ans, j'ignore encore ce que je veux faire de ma piètre existence; je n'étais qu'un écrivain Johtoïte raté et défraîchi. Blâmez la barrière linguistique, j'ose dire.
Sauf que Shawn, j'avais l'impression qu'il savait des choses que je ne savais pas. Et si je rapatriais mes maigres affaires aux vestiaires, il s'était glissé derrière moi pour me poser une question qui m'avait surpris.
Sa voix résonnait et pourtant, je n'avais pas l'impression d'entendre.
As tu entendu, Michi ? Il y aurait un temple qui ouvre ses portes aux pauvres âmes perdues en quête d'un signe de la part d'Arceus.
Un temple dont le prêtre semble vouloir en sauver un, ou deux, ou mille.
Et ce prêtre, il avait un nom particulier. Shinguji.
Sommes-nous reliés ? Shawn m'avait demandé. Cet homme et moi.
J'ai simplement échappé un soupir moqueur, en secouant la tête.
J'ai menti car j'étais inquiet; car Shawn avait malheureusement raison.
Mon sang coulait en les veines de ce prêtre, car Shinguji n'existe pas en-dehors de Rosalia.
Il fait des lectures à voix haute, pour les enfants, je me doute. Pour apprendre la langue ou la culture, ça, je l'ignore. Les traditions sont entrées en nous, et les briser, c'est s'acharner sur soi. C'est dans un lourd silence que j'ai quitté le Refuge avec l'intention de retourner chez moi.
Cependant, ma curiosité et ma boule au ventre a guidé mes pas.
Ma rancune bouillait; et ma rage, elle débordait, comme un Tauros je fonçais dans les piètres et imprécises directions que Shawn m'avait donné.
Les bras exposés de l'encre choquante qui venait peindre la toile de mon épiderme pâle. Mes cheveux raccourcis, mon corps changé et mon visage qui avait été taché par les erreurs du passé.
Je leur en voulais, à tous les Shinguji, que je maudissais car personne ne m'était venu en aide. Et Haruka, qui avait disparu…
La vague de négativité m'envahit alors que j'ai mis le pied dans cette maisonnette, peuplée par des gens qui ne se conformaient pas à un moule. Et au centre, j'y ai vu cet homme, comme éclairé par la faible lumière du crépuscule qui venait percer les fenêtres. Mon coeur s'était arrêté et mon souffle m'avait étouffé.
L'âge semblait avoir chagriné ses traits. Son visage stoïque avait été déformé par sa ride du Lion et ses cernes prononcés. Son visage était creux et, malgré tout, son regard semblait maussade. Ses cheveux se faisaient grisonnants et ses mains, légèrement tremblantes. Devais-je me faire à l'évidence que l'homme qui m'effraie se faiblit ?
Il était au milieu de cette foule à attendre que chacun ne se taise, et entre ses mains, j'y ai vu cette couverture générique que je connaissais.
Ce n'était pas qu'un récit.
Il s'agissait de mon récit.
Ma vie.
Debout au fond de la salle, camouflé par les écoutants, je ne pouvais que tendre l'oreille. Sa façon de raconter tranchait le coeur.
Ces gens, savaient-ils même que ce livre qu'il tenait, il parlait en mal de lui ?
Je serrais les dents et je ravalais ma rage. Qu'essayait-il d'accomplir en jouant à ce jeu stupide ? Était-il en deuil de sa fille, ou était-il à la recherche de son fils ?
Mon malaise nourrissait mes vertiges et même si je songeais quitter, mes pieds étaient cimentés du début à la fin de la lecture. Et je ne pouvais qu'écouter.
Un débat final, un silence. L'accord du désaccord, et une salle qui s'était démantelée de sa population. Au final, ce n'était que dans le temps d'un contact visuel prolongé que j'ai pu remarquer que nous étions seuls, lui et moi.
Je ne suis pas dupe; je l'aurais reconnu même dans une pièce remplie de gens. Mais moi, j'avais tellement changé. Je n'étais plus sa petite fille malade, maigre et insécure.
J'étais maintenant son fils malmené par la vie, torturé par le fardeau social dans lequel je ne m'étais jamais réellement situé.
J'imagine qu'il m'avait reconnu, je suppose qu'il voulait ouvrir la bouche pour parler, mais il n'avait rien dit.
Et moi ?
La pomme ne tombait pas très loin de l'arbre; j'emmenais ma voix dans ma tombe car rien ne sortait de ma bouche.
Mes yeux d'améthyste étaient verrouillés sur lui qu'inconsciemment, je croisais les bras pour me refermer à sa chaleur. Comme si je refusais le contact physique quelconque.
Au moins, je savais une chose.
Mon père vivait encore et s'était retrouvé à Novabi. Même si ce n'était pas celui que j'espérais voir.
La tension était si lourde et l'atmosphère si épaisse que l'on aurait pu la trancher au couteau. Et moi, malgré tout, je ne sentais qu'une rage passagère m'envenimer.
J'avais envie de lui crier dessus, lui hurler des injures, le prendre par les bras et le secouer.
Lui dire qu'il avait gâché ma vie.
…
Pour quoi, au final ?
Car malgré tout, je restais là, muet. À le fixer. À attendre que mon père ne fasse les premiers pas vers la reprise de ce contact.
Icone :
Age : 57 ans
Region d'origine : Johto - Rosalia
Quartier : Roquarelle
Occupation : Prêtre
Feat : Kouyo Touya - Hikaru no go
Points d'exp. utilisés : 75
Palier débloqué : Palier 1
Branche : Econome I
Pokedollars : 40
Equipe Pokemons :
Points d'exp. : 299
Ce membre a capturé 1 Pokémon
Ce membre a terminé 1 RP
Ce membre a dépensé 500 pokédollars en boutique
Ce membre est sur le forum depuis 1 an
Icone :
Age : 26 ans
Region d'origine : Rosalia, Johto
Quartier : Fort-Divitia
Occupation : Auteur
Feat : Scaramouche - Genshin Impact
Points d'exp. utilisés : 0
Palier débloqué : Aucun
Branche : //
Pokedollars : 2874
Equipe Pokemons :
Points d'exp. : 516
Ce membre a capturé 1 Pokémon
Ce membre a terminé 1 RP
Ce membre a raté 3 fois son lancer de ball sur un pokémon
Ce membre est sur le forum depuis 1 an
Doux est le bruissement de la page blanche.
Ton regard, il est tellement vide de sens. Tu guettes au-travers de la pièce; que cherches-tu autre que ces piètres débats erronés avec les ignorants qui osent proclamer l'amour et l'acceptation ? Autrui est-il réellement bienvenu en la brique qui consiste chez toi, sous les tuiles de ton toit ?
Es-tu prêt à affronter ces bigots alors que tu n'as jamais même pu regarder ton propre fils dans les yeux ?
Alors que la pièce se vidait, mon impatience trépidait. Je ne pouvais que souffler du nez et creuser dans ma chair de mes doigts, serrant mes bras croisés sous l'impatience.
La nervosité ? Ou était-ce simplement l'anticipation à cet affront longuement dû ?
Je ne savais pas si je voulais le faire.
Je ne savais même pas si je pouvais le faire. T'affronter, ceci dit. Malgré que tu te faisais vieillissant, avec tes mèches blanches et ton coup de vieux; comme si tu m'intimidais encore plus que tu ne l'avais jamais fait alors que pourtant, tu cédais à la sagesse du retrait social en Novabi.
Tu te remettais de plein de choses desquelles j'ignorais même l'existence.
Devais-je ravaler ma fierté, ou prendre peur et quitter, respectant ma propre promesse de ne plus jamais même t'adresser une pensée.
…une promesse que je rompais à chaque jour, en toute honnêteté.
J'ai peur. Je tremble et mon souffle est lourd. Je ne peux pas réellement comprendre; suis-je plutôt guidé par mon sentiment de rancune, ou plutôt par ce désir d'une réponse ?
Un fantasme qui me console le soir, l'envie criante de confirmer que mon père n'a pas volontairement cherché à me pousser au suicide et aux crimes que j'ai commis.
Ton regard s'est posé sur moi et j'ai senti la rage piquer le bout de mes doigts. Un élan d'angoisse mêlée à une colère passagère s'est pris de mes avant-bras, laissant une sensation brûlante en mon coeur et ma gorge. Tu m'as posé une question, une question simple et anodine.
Pourquoi me rend-elle aussi en colère ?
Je me suis avancé, tranquillement, avant de m'incliner poliment devant toi. Probablement plus bas que je ne l'ai jamais fait.
« Je réponds au nom de Michi Shinguji, monsieur. »
Et si je me fie au nom au pas du temple, cela ferait donc de nous deux êtres liés par le sang.
Et pourtant, tu ne me connais pas.
Tu ne me connais pas et j'ose espérer qu'un jour, je puisse enfin avoir la chance d'appeler quelqu'un "Papa".
Après m'être relevé, je n'arrivais même pas à te regarder dans les yeux. Tout ce que je pouvais fixer, c'était ce livre que tu tenais contre toi. Malgré les pages lues, il était dans un si bon état. Tu en avais pris si bon soin que ça ?
« Je… c'est mon... Enfin. C'est moi qui ait écrit ça. Je vois que vous n'en avez pas pris offense. »
Je m'éclaircis la gorge pour estomper mon malaise afin d'y échapper. Puis je fis un pas en arrière.
Peut-être que ce n'était pas une bonne idée. Je ne sais pas quoi dire.
Je ne sais plus ce que j'ai à te dire.
Et pourtant, dire qu'Elijah m'a toujours dit qu'il tuerait pour retrouver contact avec sa famille… serait-il jaloux d'être à ma place ?
Ce long silence planait bien longtemps sur nous. Mais je ne pouvais que m'avancer à nouveau vers toi.
« Je comprendrais si vous désiriez entretenir cet espace entre nous. Je m'en irai et vous ne me reverrez plus jamais. Si je suis venu ici c'est pour… »
Un soupir. Et ma fierté, je l'ai ravalée.
« Discuter et comprendre. Je n'aime pas cette lourdeur sur mes épaules. »
Es-tu prêt à affronter ces bigots alors que tu n'as jamais même pu regarder ton propre fils dans les yeux ?
Alors que la pièce se vidait, mon impatience trépidait. Je ne pouvais que souffler du nez et creuser dans ma chair de mes doigts, serrant mes bras croisés sous l'impatience.
La nervosité ? Ou était-ce simplement l'anticipation à cet affront longuement dû ?
Je ne savais pas si je voulais le faire.
Je ne savais même pas si je pouvais le faire. T'affronter, ceci dit. Malgré que tu te faisais vieillissant, avec tes mèches blanches et ton coup de vieux; comme si tu m'intimidais encore plus que tu ne l'avais jamais fait alors que pourtant, tu cédais à la sagesse du retrait social en Novabi.
Tu te remettais de plein de choses desquelles j'ignorais même l'existence.
Devais-je ravaler ma fierté, ou prendre peur et quitter, respectant ma propre promesse de ne plus jamais même t'adresser une pensée.
…une promesse que je rompais à chaque jour, en toute honnêteté.
J'ai peur. Je tremble et mon souffle est lourd. Je ne peux pas réellement comprendre; suis-je plutôt guidé par mon sentiment de rancune, ou plutôt par ce désir d'une réponse ?
Un fantasme qui me console le soir, l'envie criante de confirmer que mon père n'a pas volontairement cherché à me pousser au suicide et aux crimes que j'ai commis.
Ton regard s'est posé sur moi et j'ai senti la rage piquer le bout de mes doigts. Un élan d'angoisse mêlée à une colère passagère s'est pris de mes avant-bras, laissant une sensation brûlante en mon coeur et ma gorge. Tu m'as posé une question, une question simple et anodine.
Pourquoi me rend-elle aussi en colère ?
Je me suis avancé, tranquillement, avant de m'incliner poliment devant toi. Probablement plus bas que je ne l'ai jamais fait.
« Je réponds au nom de Michi Shinguji, monsieur. »
Et si je me fie au nom au pas du temple, cela ferait donc de nous deux êtres liés par le sang.
Et pourtant, tu ne me connais pas.
Tu ne me connais pas et j'ose espérer qu'un jour, je puisse enfin avoir la chance d'appeler quelqu'un "Papa".
Après m'être relevé, je n'arrivais même pas à te regarder dans les yeux. Tout ce que je pouvais fixer, c'était ce livre que tu tenais contre toi. Malgré les pages lues, il était dans un si bon état. Tu en avais pris si bon soin que ça ?
« Je… c'est mon... Enfin. C'est moi qui ait écrit ça. Je vois que vous n'en avez pas pris offense. »
Je m'éclaircis la gorge pour estomper mon malaise afin d'y échapper. Puis je fis un pas en arrière.
Peut-être que ce n'était pas une bonne idée. Je ne sais pas quoi dire.
Je ne sais plus ce que j'ai à te dire.
Et pourtant, dire qu'Elijah m'a toujours dit qu'il tuerait pour retrouver contact avec sa famille… serait-il jaloux d'être à ma place ?
Ce long silence planait bien longtemps sur nous. Mais je ne pouvais que m'avancer à nouveau vers toi.
« Je comprendrais si vous désiriez entretenir cet espace entre nous. Je m'en irai et vous ne me reverrez plus jamais. Si je suis venu ici c'est pour… »
Un soupir. Et ma fierté, je l'ai ravalée.
« Discuter et comprendre. Je n'aime pas cette lourdeur sur mes épaules. »