Le marché de Noël était plutôt calme dans son ensemble, Mae et Cassandre papotaient ici et là plus qu’elles ne vendaient. La rouquine s’efforçait de cacher sa déception, elle aurait pensé que plus de gens seraient venus profiter, aider, mais bon, il fallait faire avec. Adossée au montant de son stand, un petit bruit venant de Tini lui fit tourner la tête dans la direction du stand de boissons où un attroupement s’était formé. La jeune femme, sans s’approcher, tenta de comprendre d’où venait ce monde soudain quand quelqu’un passa en courant devant elle en criant que quelqu’un était blessé.

Ne s’attendant pas à ça, Cassandre écarquilla les yeux et se dirigea vers le stand en question avec la petite trousse de premiers secours qu’elle avait trouvée sous son propre stand. Elle imaginait que chacun devait en contenir une, mais plutôt que de perdre du temps à demander elle préférait prendre les devants. Lorsqu’elle arriva à hauteur du stand de boisson, l’adolescente se fraya un chemin parmi les passants et finit par atteindre la personne qui avait apparemment besoin d’aide. Enfin, besoin d’aide était un grand mot, car la femme dont l’oreille saignait était vraisemblablement la plus calme de l’assemblée, ne paniquant pas pour un sou comparé à la foule qui l’entourait.

“Tout va bien ?”

Question quelque peu futile vu l’état de son oreille quoique son calme apparent était plutôt déroutant. Cassandre ouvrit alors sa trousse de secours et en sortit des compresses qu’elle tendit à la blessée.

“Tenez, ce sera mieux qu’une serviette en papier pour éponger. J’ai du désinfectant aussi si jamais, même si un peu d’eau devrait suffire ?”

C’était à la fois une affirmation et une question. En effet, selon Cassandre, le désinfectant était une meilleure option que l’eau, mais elle ne voulait pas paraître suffisante ou forcer la jeune femme à quoi que ce soit. Elle se tourna alors timidement vers les curieux qui regardaient la scène.

“Ne vous inquiétez pas, tout est sous contrôle.”

Elle jeta un oeil au stand à côté d’elle et sourit à Alicia qu’elle connaissait bien.

“Pourquoi ne pas prendre une bonne boisson chaude pour se remettre de nos émotions ?”

Son ton était doux même s’il n’y avait eu aucune raison de paniquer selon elle. La blessure semblait bénigne tant par son état que celui de la principale concernée. Elle se tourna alors vers Alicia et prit un café et un chocolat chaud, tendant le premier à la blessée et gardant le second pour elle.

“Tenez, ça vous fera du bien. Combien je te dois Alicia ?”

Ce n’était pas parce qu’elle était bénévole qu’elle allait s’octroyer le droit de consommer sans payer, d’autant plus qu’elle savait où iraient les fonds. Ce n’était pas grand-chose, mais si tout le monde donnait un tout petit peu cela ferait peut-être une différence.