Avec l’aide de ces autres dresseurs et des Pokémon, Coco avait réussi à dégager au mieux l’entrée, permettant à plusieurs personnes de finalement évacuer le dôme. Mais ta mission n’était pas terminée ici, Lestat; si les Tritox survivants prenaient la fuite, suivant leur reine fraîchement réveillée de son sommeil, tu redoutais qu’ils n’évacuaient le territoire pour évacuer.
Un prédateur naturel ? Probablement.

À l’entrée du dôme, les retrouvailles émouvantes des deux champions d’arène prenaient suite d’une longue accolade qui venait étouffer les sanglots de Delphine; Finley avait, par chance, survécu, et aidé les plus vulnérables à sortir de la fournaise.
Mais toi, ce qui t’inquiétait, c’était ce qui était à venir. Tu te doutais que ce n’était pas terminé, loin de là.

Tu voyais des visages familiers refaire surface à la sortie, dont Elijah, et tu t’empressais de l’approcher.

« Il y a des blessés ? »

Le lieutenant capitaine te faisait signe positif de la tête; tu frayais ton chemin dans la foule pour permettre aux dits blessés d’évacuer d’abord, pour leur permettre d’accéder aux campements des forces armées, fraîchement déployés en zone plus sûres.

Ton moment de tranquillité ne fut que bref; puisqu’une fois les blessés évacués sur des civières ou accompagnés des ambulanciers, tu sentais le sol trembler, dévoilant une horde de Chamalot, suivie d’un Camerupt qui venait ouvrir le bal d’une attaque Ampleur, causant un tremblement de terre.
Ton cœur sautait un battement; mais heureusement pour toi et les civils, il ne s’agissait que d’un tremblement de terre effrayant…
…
C’était jusqu’à ce que les bouches d’égoût les plus proches n’éclatent, faisant remonter l’eau d’une violence monstre, s’en suivait d’une odeur écoeurante.

Par chance pour les civils les plus près, le bouclier d’Estée avait protégé un petit groupe d’une potentielle catastrophe; le grillage qui leur était retombé dessus.

Tu avais la mèche courte actuellement, causée par ton anxiété, Lestat.
Mais là ?
Exposé à ton plus grand cauchemar en tant que personne hautement dédaigneuse; tu étais pire qu’écoeuré, et tu n’arrivais plus à garder ton calme. La panique semait à nouveau dans le troupeau de gens qui ne t’écoutait pas, suite au mini séisme, tu venais hausser la voix.

« ÇA SUFFIT À LA FIN ! »

Parce que la façon diplomate ne fonctionnait pas.
Toi qui étais relativement patient. Là, Lestat, ça n’allait plus du tout.
Le silence de mort suite à ton ordre venait en secouer quelques uns, tu pointais les quelques gueux qui avaient des Pokémon, les séparant du groupe de civil.

« Vous, vous venez avec moi dégager la horde de Chamalot. Il y a une ouverture sécuritaire à l’abri, vos Pokémon vont servir de distraction pour permettre aux plus vulnérables d’évacuer. »

Tu croisais les bras, Coco te lançant un regard légèrement inquiet; elle se doutait du fonctionnement de ton plan.

« Si vous avez des Pokémon disposant de la capacité Abri, envoyez-les protéger les civils pour éviter un incident et plus de blessés qu’il n’y en a déjà. »

Tu faisais signe à Estée d’avancer avec la foule, ce qu’elle faisait. Tu faisais confiance à ton Pokémon, tu la retrouverais plus tard et tu savais qu’elle veillerait à sa tâche.
Toi, tu ne te gênais pas à prendre les rennes. Car pour le moment, l’important était la sécurité de tout le monde et calmer la crise.
Et en cas de crise, tu te risquais à libérer ta Chaffreux, en priant très fort qu’elle t’obéisse.

Une Chaffreux qui faisait sa toilette, s’arrêtant pour regarder autour d’elle, confuse, hérissant son poil en s’apercevant du danger. Et lorsqu’elle apercevait Coco, elle se doutait que les choses n’allaient pas bien.
Toi, tu visais une chose bien particulière; le Camerupt. Car si tu arrivais à te débarrasser du leader, tu savais que la horde serait vulnérable.

« Allez, les filles, finissons-en. Prada, utilise Hypnose sur Camerupt, et Coco, prépare-toi en utilisant Rengorgement. »

Résumé:

C’est un désastre.

Parce que si ta Pandarbare tankait la première onde de choc, tu savais que tu ne pouvais pas exposer Coco à d’aussi gros risques.
Elle qui était si haute sur pattes.
Tout comme toi, elle souffrait de cette brume lourde qui t’en brûlait les poumons. Tes poumons endommagés par des années d’addiction à la nicotine.
Il te fallait beaucoup de sang froid pour contrôler ton souffle et résister à cette douleur criante au creux de ton torse. Mais malgré tout, l’adrénaline te faisait oublier la douleur.

Parce que ce qui se dressait au-travers du brouillard n’était que de plus terrifiant.
Terrorisant.
Mais surtout, improbable.

Aucun Pokémon légendaire n’avait été recensé ou transféré à Novabi, tu en étais assuré. Il ne te fallut pas beaucoup de temps pour relier les points; tu compris assez vite la source. Mais ce n’était pas le moment.

Une seconde onde de choc ainsi que les cris lointains venaient frapper le groupe; en sentant le sol trembler, tu fus bousculé par ta Pandarbare qui se jetait sur toi sans réfléchir pour prendre le choc pour toi. Protégé par le corps lourd de ton Pokémon, tu compris également à son poids qu’elle était épuisée.
Elle ne pouvait pas en prendre plus.

« Coco… »

Une faible plainte de la part de la grande ourse ne faisait que confirmer ce que tu croyais, c’était ton signe. Tu la rappelais dans sa Pokéball, en la félicitant.

Mais quelque chose semblait t’être sorti de la tête; les civils qui évacuaient.
Parce que oui, même si tu avais déjà accepté ta mort imminente, tu t’inquiétais encore pour la population. Ces familles qui tentaient d’échapper cette dite mort certaine après laquelle tu courais.

C’était ainsi que toi, Lestat, tu signais ton arrêt de mort. Tu pris la peine de sortir ton téléphone, l’espace d’un instant.

‘Meredith, je ne sais pas comment je vais m’en sortir.
Peu importe ce qui se passe, je t’aime très fort et je suis fier de toi.’

Sans explications.
Tu ne voulais pas laisser ta petite sœur dans le noir, et si tu mourrais ici, ce serait en lui disant que tu l’aimais.
Ton second texto, tu l’envoyais à Elijah.

‘Je te confie Prada, je dois aller rejoindre Priska.’

Parce qu’Elijah était la seule autre personne à qui Prada obéirait.
Parce que Prada ne pouvait pas te suivre.
Et une fois les messages rendus à leur destinataire, tu perçais la vapeur comme une lame pour te diriger aveuglément vers les zones d’évacuation.

Tu laissais tout le monde derrière sans aucune trace de toi.
Parce que même si tu étouffais, tu devais aller chercher les autres. Aller rejoindre ta collègue codirigeante et savoir ce qui en était des procédures.

Dans ta course, tu n’arrivais pas à reprendre ton souffle. Tu n’avais jamais autant transpiré de toute ta vie. Mais tu avais un motif très clair qui te poussait à continuer de courir.

« ESTÉE ?! »

Tu usais de tes derniers souffles pour appeler ton Pokémon, projetant ta voix étouffée par la vapeur, tu entendais faiblement le cri de ton Pokémon qui te répondait.
La petite Bébécaille semblait perdue et confuse. Et une fois isolé du groupe, tu pouvais apercevoir la silhouette de ton Pokémon, jusqu’à ce que tu ne sois assez proche pour…

« Estée ! Tu es là ! »

À bout de souffle, tu t’effondrais au sol, en venant serrer ta dragonne dans tes bras.
Une dragonne qui avait, d’ailleurs, évolué en Ékaïd, sans doute dans le but de remplir sa mission et de protéger les civils.
…Les civils.
Tes retrouvailles touchantes avec ta plus jeune semblaient écourtées, puisque quelque chose clochait.
Quelque chose que tu ne pouvais que remarquer alors que tu étais près du sol et que la vapeur était moins épaisse.

Les civils qui évacuaient Port-Wisteria n’avaient pas survécu à l’onde de choc.
Comme paralysé par la vision floutée des corps sans vie allongés au sol, il te fallut un temps pour réaliser que tu avais complètement échoué à ton devoir de Président.

En vrai, tu n’avais protégé et sauvé personne, Lestat.
Car tous ceux qui s’étaient échappés du Dôme, tu les avais menés à leur tombe.

Tu avais échoué.

Tu avais échoué à la seule chose que tu devais faire, la seule qui était importante pour toi.
La réalisation était pire que tu ne le croyais.
Mais tu étais ramené à la réalité par le rugissement de Volcanion au loin.

Tu étais seul; tu avais perdu les autres de vue.
C’était seulement toi et Estée.
Qu’allais-tu faire, maintenant ?

Résumé: